samedi 8 février 2014

Comment éviter la pénurie de main-d'œuvre ?

16 janvier 2014

Alors que le papy-boom et les grands carénages des centrales EDF se profilent, des métiers sont déjà en tension à Dieppe. Les professionnels tentent de s'organiser.

L'industrie en particulier a besoin de main-d'œuvre.
Papy-boom, grands chantiers et nouveaux marchés. La situation de l’emploi bouge dans l’arrondissement dieppois et 4 900 embauches par an sont prévues selon une étude menée tout récemment par la Maison de l’emploi et ses partenaires. Et pourtant, malgré un taux de chômage de 10,7 %, de nombreuses entreprises vont peiner à recruter (lire par ailleurs).


Certaines d’ailleurs travaillent déjà en tension. C’est le cas du secteur industriel : la région manque cruellement d’ouvriers qualifiés dans la robinetterie, la chaudronnerie, la soudure, la climatisation… En cause, l’évolution des technologies : « Il y a un décalage entre les besoins des entreprises et les qualifications des demandeurs d’emploi. Il faut désormais des connaissances des machines et des techniques différentes de celles d’il y a dix ans » explique la directrice de Pôle emploi Sussex, Sandrine Lepron-Marc.

Nouvelles techniques,  nouveaux besoins
Un décalage accentué par l’évolution des marchés. Les entreprises dieppoises se sont diversifiées à l’exemple de Gault Industries qui, au départ, travaillait dans l’industrie automobile et s’oriente aujourd’hui vers l’aérospatiale et l’éolien. « Les chercheurs d’emploi ont les bases des métiers, mais ils ne connaissent pas les nouvelles techniques. Le besoin d’être formé est urgent » ajoute la directrice.


Besoin d’autant plus urgent que le grand carénage de la centrale nucléaire de Paluel est d’ores et déjà programmé : il débutera en avril 2015 et sera suivi par celui de Penly. Sans oublier, si tout se passe comme espéré, le chantier de l’éolien offshore : « Mais toute la difficulté à ce jour, c’est de chiffrer les besoins exacts en main-d’œuvre car toutes les entreprises qui interviendront sur ces chantiers ne sont pas encore connues » confie Dominique Ponjon, directrice de la Maison de l’emploi et de la formation du bassin dieppois.

En ce qui concerne l’éolien offshore toutefois, si l’appel d’offres se concrétise enfin, Pôle emploi s’appuiera sur l’expérience de Fécamp pour gagner du temps. « Nous savons déjà qu’il faudra beaucoup de mécaniciens de maintenance et que la différence se fera sur l’anglais », précise Sandrine Lepron-Marc. Et c’est là que ça risque de pêcher pour la main-d’œuvre locale selon Dominique Ponjon : « Du simple ouvrier de maintenance au cadre, les employées devront avoir une bonne base de l’anglais technique ».

Formations plus courtes
Alors quelles sont les solutions ? Comment anticiper les besoins des entreprises ? Par les formations bien sûr. Mais là encore, « les besoins n’étant pas encore chiffrés sur ces grands chantiers, les formations sont mises en place mais avec des effectifs limités. On ne peut pas par exemple former 40 chaudronniers par session, si les besoins finalement sont moins importants. Il n’y a rien de pire que de former quelqu’un qui ne trouvera pas de débouché » souligne Dominique Ponjon.

De son côté, Pôle emploi mise sur ses actions de formation préalable au recrutement : « Concrètement, explique la directrice, il s’agit de donner un coup de pouce au demandeur d’emploi pour lui permettre de correspondre aux besoins de l’entreprise. Nous avons eu le cas par exemple d’une société de la région qui recherchait des logisticiens nucléaires. Elle a recruté des personnes qui n’avaient pas l’habilitation pour travailler dans cet environnement, et Pôle emploi leur a financé la formation pour l’obtenir ».

Pôle emploi réfléchit aussi avec différents partenaires locaux et régionaux à la mise en place d’une plate-forme de formations plus courtes pour améliorer la polyvalence des demandeurs d’emploi et des salariés.
Suite à son étude, la Maison de l’emploi, elle, s’est donnée pour priorité plusieurs actions à développer à court terme : encourager la formation des ouvriers non qualifiés ; outiller les entreprises pour faire face à leurs difficultés de recrutement ; renouveler les compétences des entreprises face au défi du vieillissement ; se mobiliser autour de l’offre de formation ; inciter les jeunes les plus qualifiés de l’arrondissement à y rester ; améliorer la mobilité des actifs et futurs actifs ; soutenir enfin certaines filières clés ou en développement.

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